L'électronique et internet pour mieux gérer les listes d'attente


HOMES MEDICALISES • Les communes de la Sarine innovent en introduisant un système informatique qui offre une vue d'ensemble des disponibilités et des demandes. Il facilite aussi l'accès du public aux informations utiles et aux formules d'inscription.


C'en est fini des méthodes artisanales. Désormais, la gestion des places dans les homes médicalisés de la Sarine se fera via l'informatique et internet. Un système utile aussi bien aux responsables des établissements qu'aux politiciens chargés de mettre en place les structures nécessaires. Utile aussi aux futurs résidants et à leurs proches qui pourront, moyennant quelques clics de souris, se renseigner sur les homes, remplir une formule d'inscription et se tenir au courant de l'état du dossier.

 

Placer dans un home médicalisé une personne âgée devenue dépendante relève le plus souvent du parcours du combattant: tous les établissements médico-sociaux (EMS) sont pleins et leurs listes d'attente s'allongent comme des jours sans pain. Des listes qui n'étaient jusqu'à présent pas nécessairement fiables, en raison notamment des inscriptions multiples. Désormais, les choses seront plus simples. La nouveauté -  de son petit nom GELAEMS (gestion électronique des listes d'attente pour les EMS du district de la Sarine) - a été présentée hier à la presse. Son volet public permet à chacun de se renseigner sur les douze homes médicalisés du district : emplacement, nombre de lits, commodités... tout y est pour se faire une première idée de l'établissement. Le site répond aussi à une trentaine de questions -  celles qui reviennent le plus souvent, du style «comment savoir s'il y a des lits disponibles; quand le candidat sera-t-il admis; que peut-on emporter; combien ça coûte; peut-on garder son médecin ou encore quelles sont les démarches administratives à entreprendre ?

 

«COMBIEN ÇA COUTE ?»


L'inscription peut se faire en ligne avec la possibilité de s'annoncer dans plusieurs homes. Chaque établissement prend contact avec le candidat ou la candidate pour examiner sa situation. L'inscrit ou ses proches vont ensuite quand ils veulent sur le site pour voir où en est la demande (pas encore traitée, refusée, en 10e position sur la liste d'attente...).
Les responsables d'établissements médico-sociaux peuvent, grâce à ce système, prendre connaissance des demandes d'admission, les traiter, gérer leur liste d'attente en fonction des priorités et transférer les résidants -  dès leur admission et avec toutes leurs données - dans le système informatisé des soins, explique André Tissot, directeur du Home médicalisé de la Sarine.
Le logiciel réalisé par l'entreprise Tecost SA est tout aussi utile aux politiciens, souligne pour sa part le préfet qui préside l'Association des communes sarinoises pour les services médico-sociaux. Il permet en effet de disposer en tout temps de statistiques sur les résidants et les listes d'attente épurées des inscriptions multiples, donc d'évaluer les besoins à court et moyen termes.


DES PROBLEMES A RESOUDRE


Le système peut être ouvert aux autres districts, voire aux instances cantonales, une généralisation qui répondrait au voeu de René Thomet, président de l'Association fribourgeoise des institutions pour personnes âgées (Afipa). Celui-ci verrait bien ce logiciel devenir un outil de coordination entre tous les acteurs du monde médico-social.
Tout est possible, répond Nicolas Deiss en relevant toutefois que, s'il simplifie le travail, le système informatique ne résout pas tous les problèmes. En l'état, le district de la Sarine, dont les douze homes offrent 750 lits médicalisés, devrait disposer à très court terme d'au moins 80 lits supplémentaires (130 à 150 lits sont nécessaires selon la statistique, mais il faut tenir compte des décès). Il faudra aussi développer les foyers de jour et trouver une solution pour la psychogériatrie.
Toutes choses qui coûteront de l'argent, beaucoup d'argent. Et le préfet doute que les collectivités publiques, en particulier les communes telles qu'elles sont organisées aujourd'hui, puissent continuer à assumer longtemps les charges qui les attendent, notamment dans le secteur médico-social. Mais c'est une autre histoire. MJN


Plus d'info : www.gelaems.ch

 

MADELEINE JOYE